Tout bascule. Le sommet des montagnes derrière la maison sont depuis hier coiffées d'une tuque blanche neige sans pompon. L'automne l'homme, tout en silence face à l'inéluctable froidure, se transforme en un autre. Le gros de l'épreuve s'en vient. Il n'est plus possible de confondre jour et journée alors que la nuit se faufile davantage pour s'étendre à presque toute la journée. Noirceur et froidure ramènent l'homme à la maison, à l'intérieur, à cette maison autre qui est en lui.
Tout bascule. Même l'homme. Le temps de la noirceur approche. En plus, au cours des prochains mois il fera froid, et par moments très froid. L'automne, l'autre homme renaît. Tantôt la blancheur de la neige l'illuminera, jour et nuit, pour lui rappeler qu'on ne peut toujours vivre dans la noirceur de sa propre inexistence.
Daniel Verret