Tout est gelé dur
Et frimassé.
Le ciel est dégagé,
Le vent, absent.
Malgré le froid,
On est bien dehors.
Tout autour,
Les champs,
Délivrés des premières neiges qui ont fondu,
Arborent des herbes sans vigueur,
Jaunies, recourbées vers le bas, qui,
Recouvertes de la froide blancheur
Qui s’est déposée au cours
De la longue nuit qui s’achève en une lumière ombrée,
Se préparent à vivre sous la neige.
Le village, sorti de sa torpeur nocturne,
Reprend vie bien que le soleil
Traîne toujours de la patte
Alors qu’il reste caché, parce que trop bas,
Derrière les montagnes,
Laissant ainsi le village dans l’ombre atténuée du matin.
Mais le temps est clair,
Exempt de toute humidité en suspension.
Tout en bas du village,
Sur le sommet de la butte
Qui surplombe les Pointes,
Depuis la route,
La vue des environs est saisissante
Et en particulier
Quand on regarde vers le nord.
Le panorama est d’une beauté remarquable ce matin.
Apparaît,
En plein centre du col qui s’étend au-dessus du tracé
Qui achemine les eaux de la rivière de la Fourche,
Le versant sud du mont Sainte-Anne
Et de la portion visible des Laurentides environnantes.
Le soleil, là-bas levé, tape droit sur les montagnes.
Sous un ciel azur,
Les montagnes d’un bleu acier
Chapeautées de neige fraîchement tombée
Explosent de luminescence
Au-dessus de la ligne que dessine le col
Soutenu par une forêt verte de conifères.
D’ici,
On a l’impression d’avoir sous les yeux
La pierre précieuse
D’un collier
Que porte fièrement
La reine
D’un empire dont la richesse impossible à dérober
Tient de l’éphémérité et de l’évanescence des paysages.
nadagami