Les mots apparaissent.
Je n'ai qu'à enfoncer les touches.
Même plus besoin de papier.
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Tous les jours je recommence.
Ces mots que j'ai appris, ces mots qui m'interpellent,
Cette langue qui est mienne :
Mais il m'arrive de ne plus savoir, de m'interroger, de douter.
Parce que le doute est là. Il est là et il rôde.
Les mots qui sont miens me font peur.
Quand je pense ma langue, c'est comme si je devais m'aventurer dehors
Pour ensuite me retrouver au beau milieu d'une tempête de neige.
Il y a le vent, la neige quand il fait tempête et qui, combinés,
Obligent au confinement.
Il vaut mieux au plus fort d'une tempête rester au chaud à la maison
Et autant que faire se peut, éviter toute sortie à l'extérieur.
Bin, c'est à cela que ma langue me fait penser :
À m'aventurer dehors tandis que se déploie la tempête.
Mais d'un autre côté, je pressens que je me dois de défier la tempête Pour la simple raison de confronter ma langue à la réalité du quotidien.
«» o »« o «»
Cette hésitation, cette crainte, ce doute ont toujours été.
J'ai grandi, étudié en un milieu exclusivement francophone.
Et c'est dans ce milieu francophone que j'ai appris à douter,
À parler en français comme si c'était un défaut.
Jamais ma langue ne m'a été présentée comme étant celle de mon avenir,
Mais bien comme étant juste une belle langue qu'on doit défendre.
Mais quelle langue n'est pas belle?
Et la défendre, pourquoi? Parce qu'elle est faible?
Cette langue, je n'ai pas envie de la défendre, seulement de la vivre
Et ainsi m'offrir la meilleure arme pour la protéger.
Enfin, si quelqu'un me demande quelle langue priorisée,
Je lui répondrai d'écouter ses rêves.
J'aime cette langue française apprise icitte.
Sans être un grammairien, un lexicographe ou un linguiste.
Je ne suis qu'un usager de la langue française écrite.
Un tapeux de mots.
Daniel verret