Le frette, le chaud

​Le froid,
La neige,
La glace,
Le soleil.
 
Vivre dans les hauts,
Où on voit de plus haut,
Où le soleil semble moins haut,
Où le plus loin l’est davantage vu d’en haut.
 
Ce n’est pas l’hiver,
Mais ça lui ressemble en ch’val vert.
C’est encore l’automne
Qui face à l’hiver s’abandonne.
 
On a pelleté,
Renchaussé
Le solage
À cause de l’hivernage.
 
On a aussi
Oublié nos soucis
En se tapant quelques jobines
Toujours remises parce qu’on lambine.
 
Dans la maison,
On est bien.
Il y fait chaud.
Dehors, t’à l’heure,
 
Ç’tait frette.
On s’y gelait la binette.
On morvait
Puis on crachait.
 
Après le pelletage,
On s’est rendus dans le bas du village.
À marcher, on n’était pas nombreux.
En fait, il n’y avait que nous deux.
 
On est revenu le vent dans la face.
Ce n'était pas le temps de faire du surplace.
On avait hâte d’arriver
Alors que le vent on l'aurait dit de plus en plus ravivé.
 
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Je suis zombi :
L’air de dehors.
J’ai les paupières lourdes.
Oups! J’ouvre les yeux.
 
Je suis où, là?
Je me suis assoupi
Pendant quelques secondes.
J’efface les dernières lignes.
 
 
Nadagami