C’est le vide.
J’ai beau cherché,
Je ne réussis qu’à me bêcher.
Je tape et efface.
De mes mots ne persiste aucune trace.
Quel malheur
Après tant d’heures!
Comme hier, tout n’est qu’ambivalence.
C’est quoi cette indigence?
Je veux juste taper.
Sauf que mes efforts sont sapés.
Je poursuis
Avec le peu qui s’ensuit.
Je ne peux faire marche arrière.
Droit devant est la clairière.
Mais elle m’inquiète,
De mots cette disette.
Il y a que c’est moi
Et l'emprise de mon surmoi.
Comme si j’avais le choix.
Je dois faire avec ce qui m’échoit.
Et de me revoir,
Empli de désespoir,
Cherchant un bout de papier
Sur lequel m’épancher.
Ma réalité m’inquiète,
Mais ma destinée empiète.
L’après-midi achève.
Voilà qu’enfin je me relève.
Que de mots supprimés
Pour si peu d’idées exprimées.
J’ai accepté de dire,
Mais sans pour autant choisir
Puisque près d’un arbre un jour je suis tombé.
J’ai résisté, mais au bon goût du fruit j’ai succombé.
Nadagami