C’est le soleil levant
Qui me guide,
Qui m’indique la route à suivre.
Mais seulement le matin
Parce qu’un coup levé
Il n’est plus levant,
Le soleil.
En fait, non,
Car le soleil peut-être
Levé et levant
Pendant une période de temps suivant le lever
Mais sans pour autant
Être levant et levé
Du matin au soir.
Bon!
Assez de tergiversations,
Car ce qui est à retenir est
Que le soleil levant me sert de guide.
C’est donc le soleil
Qui, tôt le matin, m’indique
Le chemin à suivre.
Et ce chemin à suivre,
C’est le rang Taché.
Sauf qu’ici
Dans le village,
Le rang Taché
Ne porte pas le nom
De rang Taché.
À Notre-Dame-Auxiliatrice-de-Buckland,
Le rang Taché
Se nomme rue Principale.
Au juste pourquoi « rue Principale », je l’ignore,
Mais bon, c’est comme ça.
Sauf que la toute première fois
Que j’ai emprunté
Le rang Taché,
Devenu aujourd’hui une section
De « La (route) 216 »,
J’ai été étonné
De découvrir
Une route
Aussi importante au milieu d’un territoire si peu peuplé
Et en même temps, une route aussi droite.
Je dis droite,
Mais la 216 ne l’est pas dans sa totalité.
Toutefois,
En comparaison des routes qui longent
Le fleuve,
Coin où j’ai grandi,
Bin la 216 est pas mal droite.
Toujours est-il que de découvrir
Une route si rectiligne par grands bouts
En un territoire si peu habité
M’a désarçonné.
À cela s’ajoute aussi le fait
Que la route 216 est fort peu achalandée.
Donc : pourquoi cette route?
Puis un jour,
J’ai découvert que par le passé
Il y avait eu un projet d’occupation,
En partie réalisé,
Des hautes terres de Bellechasse
Jusqu’à celles de la vallée de la Matapédia,
Et que cette route,
La 216,
Appelée au départ « rang Taché »,
Servirait de voie de communication entre les villages.
J’ignore pourquoi,
Mais il m’arrive de souhaiter
Que finisse par se réaliser ce projet
Qui est de relier au moyen d’une route
La vallée de la Matapédia
À mon village d’adoption
Et que viennent s’établir des gens
Tout le long du rang Taché.
nadagami