Bin, je dirais que...
Tout d'abord : le hasard. Je cherchais une maison de campagne. Pour sortir de la ville. Ça me prend des arbres, la forêt, de l'eau qui coule, des nuages, du ciel. Sans eux, je ne peux pas.
Puis un jour, après en avoir visitées je ne sais combien, je suis entré dans cette maison, ma maison, que j'habite aujourd'hui. Et je suis tombé en amour avec elle. Vraiment en amour. Je l'ai trouvée tellement belle lorsque je l'ai visitée pour la première fois. En somme, au départ c'est beaucoup la maison qui a décidé. Ensuite, la vie. Des chemins qui se séparent et d'autres qui se rejoignent. Un besoin pressant de repartir sur de nouvelles bases. J'ai quitté la ville et je suis venu vivre à Notre-Dame-Auxiliatrice-de-Buckland, que tout le monde dans le coin appelle « B-U-C-K-L-A-N-D » à l'écrit mais à l'oral :
B Â K L E U N (e) .
Et là, une fois établi ici, j'ai vraiment découvert la place, j'ai vraiment découvert que c'était ma place.
Aujourd'hui, la ville, je ne peux plus. Le fait de vivre à la campagne a fait ressortir quelque chose qui dormait en moi, qui y était enfoui, que la ville avait enseveli : mon côté sauvage.
Ensuite, la langue : ici, tout se passe en français du Québec, même si je demeure à Buckland qui est devenu Bâkleun(e).
Et c'est vraiment ce que je suis : un sauvage qui aime la langue française.
Pourquoi Buckland : parce que j'y suis né.
Daniel verret