On attend
Les mots
Comme on attend
La chaleur du printemps.
On sait qu’elle va revenir,
La chaleur.
Mais on doute qu’ils reviendront,
Les mots.
Il fait beau.
L’après-midi achève.
Le village est soudain tranquille,
Mais ça ne durera pas.
À peine la dernière phrase écrite,
Des autos de passer devant la maison.
On a les paupières lourdes...
Sursaut! Le téléphone sonne.
---
Que de temps passé
À passer du temps
Au temps passé
Dépassé par le temps.
---
Tout à coup,
Voilà qu’on remarque
Le retour des mots
Au bout de nos doigts.
Hier,
C’était la catastrophe.
Pas parce qu’on n’a pas écrit,
Mais bien parce qu’était platte ce qu’on écrivait.
Deux « t » à platte
Parce qu’ici on ne dit pas « plate »,
Mais bien :
« Platte! »
Oui ici,
C’est comme cela qu’on le dit.
Par contre et c’est vraiment platte,
Tout le monde écrit plate.
---
Peut-être aurait-il mieux valu
Que les mots ne reviennent pas.
On efface beaucoup.
Nos mots sont trop empreints de volontarisme.
Nadagami
Les mots
Comme on attend
La chaleur du printemps.
On sait qu’elle va revenir,
La chaleur.
Mais on doute qu’ils reviendront,
Les mots.
Il fait beau.
L’après-midi achève.
Le village est soudain tranquille,
Mais ça ne durera pas.
À peine la dernière phrase écrite,
Des autos de passer devant la maison.
On a les paupières lourdes...
Sursaut! Le téléphone sonne.
---
Que de temps passé
À passer du temps
Au temps passé
Dépassé par le temps.
---
Tout à coup,
Voilà qu’on remarque
Le retour des mots
Au bout de nos doigts.
Hier,
C’était la catastrophe.
Pas parce qu’on n’a pas écrit,
Mais bien parce qu’était platte ce qu’on écrivait.
Deux « t » à platte
Parce qu’ici on ne dit pas « plate »,
Mais bien :
« Platte! »
Oui ici,
C’est comme cela qu’on le dit.
Par contre et c’est vraiment platte,
Tout le monde écrit plate.
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Peut-être aurait-il mieux valu
Que les mots ne reviennent pas.
On efface beaucoup.
Nos mots sont trop empreints de volontarisme.
Nadagami