
Mais au même moment, plus haut, beaucoup plus haut que le vol des oiseaux, la lune d'enguirlander le soleil :
- Mais pourquoi ne viens-tu pas me voir la nuit? Pourquoi est-ce toujours moi qui, de jour, viens te voir? T'as peur du noir?
- Mais non! C'est parce que je suis une étoile et une étoile ne peut que briller. Alors que toi, lune, tu es l'une de nous deux. Pas l'un; l'une. Toujours je suis là, mais de jour seulement, donc moitié, et toujours pareil; toujours tu es là, même si on ne te voit pas et en plus, autant de jour que de nuit, jamais pareille.
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Toujours pareil le soleil, toujours de jour, toujours rond, toujours là le matin, même si derrière les nuages, pour repousser la noirceur et le soir revenu, pour lui laisser, à la noirceur, toute la place; donc : moitié puisque jamais de nuit.
Toujours différente la lune qui est l'une parce que pouvant être partout, autant de jour que de nuit, ronde qu'une seule fois par cycle mais en perpétuelle transformation, visible et invisible, et toujours là où on ne cherche pas pour la trouver.
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Pendant ce temps, plus bas, les oiseaux sont de retour.
Daniel Verret