La cour où ne poussaient hier que des arbres.
Le temps a passé.
Le soleil lui toujours se lève.
Aujourd’hui y poussent pelouse, fleurs et arbres.
Bleuets, framboises et cerises itou.
Des rêves également.
Le soleil lui toujours se lève.
Derrière, la cour :
L’été, le vert;
L’hiver, le blanc;
L’automne et le printemps, le départ et le retour.
Le soleil lui toujours se lève.
Se couche aussi.
Entraînant avec lui la cour arrière dans la noirceur
Pour l’en expulser après sa virée nocturne.
Derrière, la cour, un monde, un univers.
Petit univers.
À la fois petit et à la fois assez grand quand même,
Pas pour si perdre mais assez pour décrocher.
Derrière la cour arrière,
Un mur :
Les montagnes.
Le soleil lui toujours se lève.
Le matin,
Bottes aux pieds,
Un tour de la cour.
Souvent, la rosée mouille les chaussures.
Un chardonneret jaune, un moqueur chat, un jaseur d’Amérique.
Les bleuets sont encore verts et légèrement teintés de bleu.
Il faudra peut-être arroser le prunier l’an prochain :
Beaucoup de fleurs au printemps mais les fruits se dessèchent.
Le soleil lui toujours se lève.
Toujours à l’est.
Toujours, face au sud, de la gauche vers la droite.
Toujours face à lui, les ombres se déplacent.
Dans la cour arrière, les oiseaux chantent.
Les oiseaux se disputent des territoires.
Les oiseaux se reproduisent.
Il fait toujours soleil dans la cour.
Même quand il pleut.
nadagami