On entend le vent venu du sud
Qui s’enfarge
Tout en haut des sommets montagneux.
Après avoir déboulé les versants,
Le vent qui toujours mugit
Poursuit sa course entre les maisons
Alignées de chaque côté de la rue Principale.
Tantôt, on le devine, il pleuvra.
Mais avant,
S’abat une pluie discontinue
De feuilles jaunes et ocre
Que provoque
Le passage intense et tumultueux
Du vent précurseur
De la tempête de pluie forte à venir.
Les feuilles,
Jusque-là de plus en plus rares
À être encore attachées aux branches
Qui les ont vu naître,
D’aller maintenant là où le vent
Les entraîne après les avoir emportées.
Une fois ces dernières mêlées à celles déjà tombées,
Toutes les feuilles soulevées
Sont entraînées dans un tournoiement à ras de sol
Et ensuite projetées dans toutes les directions
Avec comme point chute
Pour chacune d’entre elles
Un emplacement
Que seul le hasard du souffle du vent détermine.
Bardasse ainsi depuis très tôt ce matin le vent
Tandis que s’agitent les branches,
Que s’en détachent les rares feuilles
Toujours ballotantes,
Que roulent et se mêlent sur le sol
Toutes les feuilles déjà tombées.
Survient tout à coup une brève accalmie,
Voilà qu’on découvre un sol tapissé
De feuilles inertes
Sous des branchages dénudés.
Mais vite survient une nouvelle bourrasque
Qui soulève
Une trombe de feuilles jaunes, ocre et brunes,
Les unes à peine tombées, les autres en partie recroquevillées.
Nadagami