À un tel point que les routes sont désertes.
Le rapport?
Fait tellement frette que les gens préfèrent rester à la maison.
Il y a le risque de tomber en panne qui sans doute modère les ardeurs.
À moins vingt avec un vent qui fait coucher la boucane des cheminées,
Être pogné à attendre la remorqueuse sur le bord de la route,
Il n'y a absolument rien de drôle là-dedans.
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Entre deux n'importe quoi les mots surgissent.
Comme là, les mots apparaissent sans raison.
Ces mots viennent d'où?
J'eul sé-tu!
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Aujourd'hui, à cause du vent, c'est la journée du n'importe quoi.
On fait quoi aujourd'hui?
N'importe quoi.
(Et pour finir la journée, on a avancé... le temps. N'importe quoi!)
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Dehors, presque seul, qui est presque je l'ignore, le vent souffle.
Et le vent, aujourd'hui, de se demander pourquoi il n'a pas d'ami.
Il fait moins vingt et toute la journée il a venté fort.
Même le soleil a cherché à se cacher derrière un brouillard de froidure.
La Rue est demeurée passablement silencieuse aujourd'hui.
Samedi, jour de congé. La journée, on la souhaitait plus chaude.
Il fait frette, il vente, y'a pas de fun à avoir dehors,
Et le vent qui se demande pourquoi aujourd'hui il n'a pas d'ami.
C'est à peu près comme celui qui pue.
Qui pue et qui se demande pourquoi il n'a pas d'ami.
Il pue, il n'a pas d'ami et se plaint de ne pas en avoir,
Mais en plus, il ne se lave jamais.
J'ai eu un ami comme ça quand j'étais jeune.
Bien que gentil, il passait le plus clair de son temps seul.
Il portait toujours les mêmes vêtements.
Il ne sentait pas bon.
Un jour, lui et moi avons cessé d'être amis.
Il n'y avait rien à faire.
Ce n'était pas un mauvais garçon mais il sentait mauvais.
Pas juste à cause de moi qu'on a cessé d'être amis.
Pas juste à cause de lui non plus.
C'était trop compliqué.
Il ne se lavait pas parce qu'il ne pouvait pas se laver.
Il était comme le vent d'aujourd'hui qui souffle malgré lui.
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J'ai quand même passé un petit bout de temps dehors ce matin.
On a pelleté, renchaussé la maison.
Le vent soufflait fort. J'avais les mains gelées.
C'est devenu insupportable. Je suis rentré.
J'aime quand même le vent même si aujourd'hui je ne l'aime pas.
C'est juste que je ne suis pas le vent et le vent, pas moi.
Demain, on verra.
Au moins il ne souffle pas du sud avec cette envie de tout arracher.
nadagami