Oublier
La peur
Que la solitude
Traîne
Toujours avec elle
Et que les mots cherchent
À anesthésier.
Parfois,
Le doute.
Parfois aussi,
Des instants
Qu’on voudrait
Sans remise en question
Et semblables que seraient ces instants
À une très, mais très longue phrase
Dénudée de ponctuation
Pour qu’elle nous entraîne, nous oblige
À tout oublier au moins le temps nécessaire
À sa lecture entière.
Le vent souffle.
Parfois,
Le doute
S’installe.
On tape
Des mots.
On a le boulot,
Mais pas la paye.
Le vent souffle.
Ce matin,
Il y a
Qu’on ne réussit pas à oublier.
Oublier quoi?
Le vertige
D’être confronté à la première ligne à taper
Qui refuse de l’être.
C’est alors qu’on a plutôt envie
De fuir,
D’éteindre l’écran,
De croire qu’on se trompe.
Rien d’étonnant que longtemps
A été blanche
La première ligne à être tapée
Ce matin.
On n’a pas
D’histoire
À raconter,
Juste
Des émotions
À abandonner
Sur une autre page
D’un blogue.
Le vent souffle.
On continue,
Surtout qu’il y a
Notre chemin Taché à construire.
Le vent souffle.
Tombe la pluie,
Faible,
Éparse,
Qui
Sur l’asphalte
Abandonne
Un tapis vite évaporé de gouttes éclatées.
On n’est pas là
Tout en y étant.
On aurait envie de fuir,
D’être en un autre lieu.
Où?
Ailleurs.
Peut-être même
Entre cet ailleurs et ici.
Le vent souffle.
Nos doigts peinent à enfoncer les touches.
On se demande bien où on est.
On continue.
Mais on n’a pas vraiment envie d’écrire.
On aurait envie de prendre congé.
Comme n’importe qui.
Tous les jours on écrit.
Parfois,
Le vide.
Comme
Aujourd’hui.
On poursuit malgré tout.
On regarde les lettres apparaître,
On se laisse emporter.
On est ce qu’on est.
Le vent souffle.
Nadagami