On est un peu fatigué.
Jeune,
Oui! Oui! On peut,
Dans les échelles,
Pendant de longues heures tous les jours,
Jouer à l’équilibriste,
Une patte dans les airs,
L’autre sur un barreau,
La main gauche fermée sur un des montants
Tandis que la droite manie le pinceau.
Quand on est jeune, O.K.!
Quand on l’est moins,
Tous les jours?
Du matin au soir?
Soudain,
Un coup de vent!!!
On se calme.
Mais même si solidement attachée l’échelle,
Quand le vent souffle fort,
On se sent à la fois aussi léger qu’une feuille
Et en même temps aussi lourd que le rocher Percé.
En plus,
Tout autour,
S’élève le bruit de fond dérangeant qui émane du centre du village
Et auquel beaucoup plus fort se mêlent
Les coups de klaxon,
Les pétarades des motos,
Les accélérations soutenues
Des voitures conduites par des jeunes.
Et pendant qu’on écoute sans le vouloir,
Il y a, en face, pas très loin, vraiment pas, le mur
Dont la proximité
Renforce l’idée d’un monde sans horizon,
Rien qu’en hauteur
Et que toute fausse manoeuvre résultera en une chute fatale.
Fatigué après quelques heures à jouer du pinceau,
On redescend,
On range tout,
On se nettoie
Tout en pensant
À ce qu’on pourrait
Se mettre sous la dent.
Une fois débarbouillé,
On se dirige dans la maison
Jusqu’à ce que nous revient à l’esprit
Que nous attendent
Le ménage, la vaisselle, le pliage du linge lavé.
Dehors,
Il fait beau.
Dehors,
Il fait chaud.
Malgré tout, je rentre.
En plus,
Il y a mes doigts
Qui s’ennuient du clavier.
nadagami