On tape
Et ainsi de faire du mieux qu’on peut
Avec ce qui tombe sur la feuille.
Toujours est-il qu’une chance qu’il y a les mots
Sans pour autant qu’il n’y ait que les mots
Bien que sans mots,
En ce qui nous concerne du moins,
On ne peut être.
Par ailleurs,
Il arrive que ce sont les mots qui nous saisissent.
Mais plus souvent, on se doit de saisir les mots.
Sinon?
Est-ce que je sais?
De toute façon,
On préfère l’idée de saisir les mots
Que celle
D’être seulement saisi
Par eux.
En cherchant à les saisir,
On discipline notre écriture,
On l’assujettit
Tout en se laissant imprégner par elle
Afin de la soumettre aux règles qu’elle-même réclame.
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Un vent bien que léger s’est finalement levé
Pour après entraîner au loin les nuages
Qui au cours de la nuit ont échappé une pluie
Qui s’est prolongée jusqu’au matin.
Il y a encore à faire dehors.
Les mots, bientôt, prendront le bord
Étant donné qu’on n’a pas vraiment le choix
Puisque les jours de beau temps sont comptés,
Les journées de chaleur itou.
Il y a aussi beaucoup à faire dehors
Et des incontournables conditions à respecter,
Comme le peu de temps dont on dispose
Pour préparer le jardin potager,
Les fleurs
Et tout ce qui demande
Des soins immédiats en raison de la brièveté de l’été.
Faque les mots,
Si on veut écrire,
On les saisit
Et on les plaque sur une page.
On a que peu de temps pour le fignolage.
Encore quelques mots,
Encore quelques touches enfoncées,
Voilà, on s’en va dehors.
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Et on est de retour.
Il fait vraiment très beau.
La chaleur, le soleil, les bourgeons, le gazon et... les quatre-roues
Sont tous de retour.
Mais bon,
C’est comme ça,
On n’est pas trop du genre moteur
Et d’entendre les pétarades des quatre-roues nous déprime.
Ce qui nous intéresse nous,
C’est, à titre d’exemple, de comprendre l’origine
Du nom du village
Où nous demeurons aujourd’hui.
Pourquoi?
Parce que, selon nous, il faut le savoir,
Parce qu’il existe une raison,
Parce qu’ainsi on comprend mieux ce qui se passe.
Et aussi parce que,
Avant toute chose,
Ce genre de question nous
Intéresse.
Quant aux quatre-roues,
On finit par s’habituer,
Par moins les entendre,
Par les oublier même
Jusqu’à ce qu’on ait droit à un délire
De rinçage de moteur
Ou d’acrobaties en plein centre du village.
Mais bon, c’est la vie,
Une autre réalité
Tout aussi importante que celle de l’origine du nom d'un village.
C’est juste que pour nous,
Notre intérêt est tourné vers les mots.
Nadagami