Immense étang de terre cultivée borné par une ceinture que dessine la rencontre du sol cultivable et le pied des montagnes, cette zone du village appelée Les Pointes doit son nom à la rivière sinueuse qui y coule toute en méandres.
Quand on se retrouve dans Les Pointes, on a l'impression d'avoir abouti au fond d'une cuvette, ou encore au fond d'un cratère dont les parois inclinées créent l'impression que de l'autre côté de cette enceinte naturelle il n'y a rien si ce n'est le vide, l'absence totale de toute matière solide.
Dans Les Pointes, et au contraire du paysage environnant qui caractérise son pourtour, on est dans un creux plat et au-dessus duquel passent après s'être levés et avant de se coucher, tels des drones, soleil et lune.
Les Pointes, c'est une rivère, la terre cultivée, des érables, des épinettes, des flancs de montagne, des chevreuils, parfois des renards, un monde isolé, plat, déconnecté mais un lieu irrigué que regardent la lune et le soleil comme s'ils avaient trouvé là un lieu pour s'y cacher, ensemble, durant la nuit, durant le jour, le temps d'un ennui, le temps d'un amour.
Daniel Verret