Le jour se lève,
Les nuages se tassent tandis que
Se dissipe l’obscurité oppressante de la nuit.
Dans la cuisine, ombres et noirceur se confondent
Amplifiées qu’elles sont par l’éclairage vif que projette l’écran.
Mes doigts sautent d’une touche à l’autre.
En même temps, mon regard fixe les lettres qui apparaissent à l’écran.
Le café est prêt mais ma tasse, sur le coin de la table, attend.
Tout à coup, on y est habitué, la cafetière reprend ses lamentations et
Régurgite un dernier jet de vapeur.
Je me lève et empoigne la tasse.
Comme tous les matins, à ma tasse de café fumant
J’essaie de n’ajouter qu’une toute petite quantité de lait
Qui rejoint le liquide chaud en dessinant
Du bec du deux litres à la tasse une mince ligne blanche fuyante.
Ce matin, le mélange lait café
Est parfait.
Une ligne de lait juste un peu plus longue
Aurait suffi pour rendre le café imbuvable.
Je reprends place devant l’écran.
Le temps passe
Trop vite à mon goût.
C’est l’âge, le temps.
Le fameux temps,
Invisible,
Omniprésent,
Imparable.
Parce que, là-bas, devant, au loin, j’aperçois le mur,
Celui qui est au bout du chemin,
Mur qui m’oblige à relativiser,
À redécouvrir une autre façon d’aborder le quotidien.
Le temps passe,
M’emporte,
Ainsi que tout ce dont j’ai conscience et
Son contraire.
nadagami