Mais, y'a pire

La pluie tombe depuis le milieu de l'après-midi.
Je venais tout juste d'arroser la haie de cèdres.
Une fois le boyau d'arrosage réenroulé, la pluie.
La pluie qui ne devait pas tomber aujourd'hui.

Ni demain, ni après-demain, ni de la fin de semaine.
Seulement la semaine prochaine que j'avais vu sur le net.
Mais une fois la haie arrosée, il s'est mis à pleuvoir.
J'ai alors plongé dans l'idéologie de l'inutilité.

Arroser une haie de cèdres juste avant la pluie.
Pourtant, en début d'après-midi, le soleil était là.
Sauf qu'avant d'arroser, j'avais autre chose à faire.
Il y avait les plantes à couper, du ciment à reprendre.

Des vitres à laver, la haie à arroser. Pas vu le ciel
Qui se couvrait. Juste les plantes, le ciment, les vitres.
J'ai arrosé la haie, ranger le boyau; puis la pluie.
Les prédictions étaient pourtant claires : pas de pluie.

Mais il a plu sans que je ne voie la pluie qui se préparait.
En fait, oui. Oui, j'ai vu venir la pluie, sans la voir.
Le soleil a disparu, tout est devenu gris, moins venteux.
Puis le passage d'une chaleur humide. Ça sentait la pluie. 

« J'ai raison? Non! Les plantes, le ciment, les vitres.
Et enfin, la haie. Surtout que pas de pluie annoncée. »

De cette façon, on suit la ligne droite. Pas d'incertitude.
J'ai rangé le boyau d'arrosage. Inutilement. Mais, y'a pire.


Daniel verret