Monte ange sur la montagne

Il a encore neigé.
On a encore pelleté.
Il y avait un p'tit vent du maudit qui soufflait du sud.
Par contre, la neige était folle.

Une belle poudreuse qui eurvolait partout,
Si légère qu'on a l'impression, en la soulevant à l'aide d'une pelle, 
De déplacer de la poussière ou, pour être encore plus précis,
De la brume même s'il est impossible de pelleter de la brume.

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Souvent par ici, la neige nouvellement tombée est sèche, éclatée, aérée.
Loin du fleuve, dans les hauteurs, il y a moins d'humidité.
Par contre, de la neige dans le coin, 'mettons qu'il en tombe.
Une journée sans neige, et en particulier cet hiver, c'est rare.

Oui, oui, c'est beau de la poudreuse.
Mais une bordée de neige à tous les jours?
Comme pour n'importe quoi :
Trop c'est comme pas assez.

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Les nuages au-dessus des montagnes refusent de déguerpir ce matin.
Ils ont la mouvance lambineuse, lascive, ensorcelante,
Comme s'ils cherchaient à subjuguer le vent
Qui, plus malin, en profite pour changer de direction.

Il venait de l'ouest. Là, le vent est du sud.
Puis soudain, c'est l'ouverture.
La lumière du soleil est parvenue à se frayer un chemin
À travers ces amas de nuages d'un gris très foncé en leur centre.

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Le temps fuit, les nuages passent et le vent de les charrier.
La lumière rebondit sur la neige tombée au cours de la dernière journée.
Tout est maintenant si clair,
Presque aveuglant.

Je suis pressé.
Je veux, cet après-midi, faire le tour de la cour en raquettes
Parce que j'en ai envie mais aussi surtout,
Parce que je me sens ingrat face à la vie d'oublier de le faire.

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Montagne.
Montange.
Depuis quelque temps, je dois faire attention :
J'ai tendance à écrire montange plutôt que montagne.


​Daniel verret