Ce matin, un ciel maquillé de mouvances nuageuses
Sous lesquelles le froid automnal se glisse
Et fait davantage sentir sa présence.
Hier, la pluie.
De cette journée toute en gouttes, aujourd’hui
On se remet
Alors qu'on se permet
De dire
Que le pire
À venir
Est pour nous de dire,
Et ce, parce que dire, tel qu’appris par le passé, relève de l’interdit.
Continuons.
La lumière de la boule jaune remplit la cour arrière,
Permet de voir les montagnes,
Découpe les volumes occupés par les feuillages,
Définit la forme des nuages,
Dévoile la bleuité apaisante du ciel
Et enfin s’offre elle-même comme objet d’observation.
Plus bas,
À quelques centimètres du sol le long d’un rang asphalté,
Des fleurs sauvages,
Des léontodons d’automne et des galéopsides à tige carrée,
Qui nous semblent si privilégiées
Car jamais ces fleurs ne se demandent
Si elles sont bien à l’image
De ce qu’elles doivent et veulent être.
Et nous, en pensant à ces fleurs, comment nous définissions-nous?
Mot tapé.
Il n’empêche toutefois
Que du temps de ma jeunesse j’ai dû apprendre à me taire
Parce qu’il m’était interdit de dire ce que je tenais vraiment à dire.
Et voilà que les années passent
Pour finalement être confronté à cette étonnante réalité,
Soit que je suis mot dit parce que mot tapé.
nadagami