Que
Raisonnent
Les maux.
Pourquoi
Si souvent cette misère
Qui toujours
Me ramène à hier?
Et d’abandonner
Au vent du sud
Ces souvenirs délétères
Qui les emportera au-delà des mers.
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Un jour,
Je suis né
Et le décompte
De s’enclencher.
Ont donc passé les jours,
Les semaines,
Les mois et les années
Jusqu’à ce que
Je me réveille,
Étendu au milieu d’un champ.
Décontenancé sans pour autant être effrayé,
Je me redresse mais demeure assis parmi les herbes.
Je suis habillé en guenillou.
Autour de moi,
Vacillent légèrement des milliers de petites fleurs,
Toutes différentes les unes des autres
Et dont la couleur des pétales
Propre à chacune des fleurs
Éveille en moi
La prononciation rattachée à chacun des mots que je connais.
Je tourne la tête
Et aperçois à ma gauche,
Alors qu’elles sont tout près de moi,
Deux bernaches que ma présence n’incommode pas.
L’un des deux oiseaux fait le guet
Tandis que l’autre tête baissée fouine au travers des herbes.
Soudain, j’entends résonner en moi
La phrase suivante :
Mais
Tabernache!
Ce sont
Des bernaches.
Une fois la phrase entendue,
Le passage soudain d’une légère brise
Venue du sud me fait frissonner.
Mes yeux se ferment.
Lorsque je les rouvre,
Je suis assis face à l’écran de mon portable,
Les deux mains au-dessus du clavier
Et mes doigts qui enfoncent les touches.
Je me rends compte que du bout de mes doigts
Fuit la couleur des fleurs
Que j’avais vues dans le champ.
Je lève les yeux et à l’écran je lis :
Mais
Tabernache!
Ce sont
Des bernaches.
nadagami