Les feuillus,
À l’exception des faux-trembles,
Ont le bourgeonnement plutôt rétif.
Les juncos ardoisés,
Ces oiseaux de passage
Autant au printemps qu’à l’automne,
Se sont volatilisés.
Le vent,
Léger,
Souffle
Du nord.
S’asseoir,
Taper,
Effacer,
Recommencer.
Soudain,
De nulle part surgit la peur
D’être projeté de l’autre côté de l’écran
Et d’y être tenu prisonnier.
Il faut que je sorte,
Que je m’aère les neurones.
D’un pas décidé une fois dehors,
Je fonce droit vers la cour arrière.
Mais j’ai à peine dépassé le coin de la dernière remise
Qu’un contact s’établit
Entre mes yeux qui aperçoivent les deux jardins potagers
Et mes bras qui pourraient être utiles dans l’exécution d’une tâche.
Je m’arrête net, rebrousse chemin
Et rapporte les outils de jardinage.
Ouf!
Le sarclage et les coups de bêche m’ont fait du bien.
Me voilà de retour devant l’écran.
Dehors, la lumière du soleil se répand.
Le temps reste frais.
Mes doigts reprennent goût à courir sur le clavier.
Et s’est volatilisée mon idée folle
D’être contraint de passer de l’autre côté de l’écran
Puisque que c’est sans mon aide que l’écran
A effectué un demi-tour sur lui-même.
nadagami