Des mots tapés
Sous la lumière criarde
Des néons de la cuisine.
* 8 * 8 *
Dehors,
Le noir de la nuit,
Le vent et la pluie
Enténèbre, secoue et mouille
Tandis qu’en dedans,
Tels des miroirs,
Les vitres
Réfléchissent.
Jusqu’à la fenêtre au-dessus de l’évier toutefois,
S’étirent dans la noirceur de la nuit tombée
Les scintillements d’une sentinelle
Et grâce auxquels
On voit danser
Les branches dénudées
Des arbrisseaux
Qui bordent le fond de la cour arrière.
On chauffe
La maison.
Il le faut.
Le village est silencieux.
La Rue déserte qui passe devant la maison
Brille
Sous les jets de lumière coniques
Des lampadaires.
C’est l’automne.
Il fait par contre
Encore trop chaud
Pour que la pluie se transforme en neige
Et que cette dernière s’accumule au sol.
Au cours de la journée,
Le vent a arraché
Sans ménagement
De nombreuses feuilles encore accrochées
Aux branches des érables.
Je tape
Tout en fixant l’écran
Où surgissent les unes à la suite des autres
Les lettres.
Dehors, le vent inégal malmène en les faisant dévier
Les gouttes de pluie qui glissent sur les vitres.
* 8 * 8 *
Au cours de la nuit,
Il a neigé dans le village.
Pas dans les Pointes,
Ni non plus dans Ville-Marie.
nadagami