Ce matin,
La neige,
Ouf! Vraiment beau...
Sauf que la neige,
Oui oui je sais,
Tout comme vous moi itou,
On en a jusque-là.
Sauf que c’était tellement beau.
À peine levé,
Par la vitre de la cuisine,
Celle qui est au-dessus de l’évier,
S’offrait à notre regard un mince tapis de blancheur
Ne recouvrant
Que le sol dans les jours à venir redevenu verte pelouse.
S’étirait au milieu,
Brun terre mouillée,
La montée des voitures.
Au-dessus pendouillaient les branches des arbres
Alourdies des flocons qui sur le dessus s’y étaient fixés.
C’était beau, vraiment.
Mais la neige,
Oui je sais,
On est tanné.
Il n’empêche malgré tout que ce matin,
Quand même,
Il faut le reconnaître,
C’était merveilleusement beau.
C’était beau mais aussi quelque peu anachronique
Puisqu’aujourd’hui, pour nous,
C’est la ô combien symbolique journée
De la permutation des pneus d’hiver pour ceux d’été.
Et voilà que pour souligner le tout,
Au réveil,
En ce deuxième jour du mois de mai,
Un sol recouvert de neige.
On est tanné.
Mais ce matin,
C’était encore une fois tellement beau.
Et en plus,
Là-bas, au loin,
Visible depuis le sommet du button,
Soit depuis le bas du village
Où la rue Principale devient route,
De là donc on pouvait apercevoir
L’oeil qui, parfois en même temps que le levant, se dessine
Entre la paupière de nuages gris
Et celle de la forêt de conifères aujourd’hui blanchis de neige.
C’était...
Magique,
Démesuré,
Et surtout ennobli de fugacité.
Mais il y avait tout de même la neige au réveil.
Le sol,
Encore ce matin,
Était blanc de cette neige qu’on ne veut plus voir.
Sauf que,
En cette journée de permutation des pneus,
Il fallait ouvrir l’oeil
Tant tout versait dans l’émerveillement démesuré.
nadagami