Se sont évanouies
Les ombres.
La neige fond.
On est hésitant.
C'est comme si on ne pouvait que maintenir
Nos doigts
Au-dessus du clavier.
On croque
Dans un raisin,
Se gratte
Le front.
Où sont les mots :
Cachés sous la neige
Ou mêlés à l’eau de fonte
Qui coule dans le chemin?
Et dire
Qu’au cours de la dernière nuit
On se voyait
Écrire, écrire et écrire sans fin.
Là, en ce moment,
C’est plutôt ardu.
On ne réussit qu’avec peine à aligner
Deux mots de suite sans ressentir l’envie de tout effacer.
Voilà que le soleil perce
Et que s’illumine
La cuisine.
Le chien d’à-côté
A cessé d’aboyer.
Le village
Est plus tranquille
Que de coutume.
Remontent et redescendent
La rue Principale
Les carrosses.
Se font moins nombreuses
Les autos
Alors que sont réapparues
Les citernes
Remplies d’eau d’érable.
De toute évidence,
On fait bouillir.
Quant à nous,
Pas de visite à la cabane cette année.
Nadagami