Un vent chargé d’humidité qui descend de la montagne et
Qui nous rentre dedans jusqu’à la moelle des os.
Seul le renfrognement naît de l’horreur de cette calamité.
Quand c’est cru, comme ça l’est ce matin,
Aucune barrière n'entrave la route au froid.
C’est le pire des froids.
Un frette à moins trente par temps sec, y'a rien là.
Mais à moins cinq
Alors que l’air est saturé d’humidité,
Le froid n’est pas endurable
Au point de nous faire regretter notre lit chaud et douillet.
Qui l’eût cru que ce fut si cru?
Le vent imparable descend de la montagne
Et nous siffle dans les oreilles son plaisir sadique de nous voir pâtir.
Petite vie d’un vendredi matin qu’on aurait voulu éviter.
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Depuis deux semaines environ lorsqu’il neige le moindrement,
Ici et là, on aperçoit agrippées aux branches des feuillus dénudés
Des corneilles qui se tiennent en bande de deux, trois ou quatre.
Figées, pareilles à l'homme, le mauvais temps les restreint.
Bec face au vent, résignées,
Les corneilles se laissent entraînées par le mouvement des branches
Alors que ces dernières montent et descendent à la convenance
De cette mer de vent démontée que stoïque l'habitant supporte.
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Encore un peu de neige,
Un peu de grisaille,
Un peu de froidure,
Un peu de patience face à l’hiver qui étire son plaisir.
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C’est le printemps, instable saison.
Il nous faut par contre encore attendre, patienter, supporter.
Corrodée l'humeur au départ infaillible mais aujourd'hui en quête
D'un petit bonheur appelé chaleur pour oublier les froides douleurs.
On a juste hâte.
Chaque printemps, c'est pareil.
Après le solstice, on devient tous des sucriers,
Tous impatients sommes-nous face à la chaleur qui refuse de se répandre.
nadagami