Le verglas.
Après le verglas,
La pluie.
Après?
On verra.
Aujourd’hui,
On a les deux pieds dans la névasse,
Dans ce mélange
De neige fondante et brunâtre
Parfois gorgée d’eau,
Sans consistance,
Dans lequel le pied enfonce,
Contenant du sable et des fondants
Et qu’on retrouve en particulier
Le long des voies de circulation
Alors qu’il y a adoucissement de la température.
Avant,
Il y avait un hiver.
Aujourd’hui,
On est confronté
À une saison froide qui s’écoule en montagnes russes.
Pour cette raison,
La semaine passée
On avait l’impression d’être
Au Pôle Nord.
En moins de vingt-quatre heures,
Le printemps débarque
Accompagné
D’un brouillard verglaçant.
Sur l’asphalte mouillé
En partie recouverte de neige fondante,
Le chuintement des roues des autos
A remplacé
Le crissement strident
Des pneus tournant sans adhérence sur la neige
Tapée et durcie,
Puis devenue glace.
Hier,
L’hiver polaire;
Aujourd’hui,
L’hiver bipolaire.
Il m’arrive à moi aussi d’être bi
Même si je n’en ai pas l’air
Et pour cette raison,
De me retrouver en un lieu, mon village, que je ne reconnais pas
Comme si j’en étais parti mais sans l’être.
Et le froid mordant de l’hiver
Qui devrait retontir au cours des jours à venir.
Mais bon, on s’adapte :
Hier, l’air polaire; bientôt, la pluie.
Après, on verra.
nadagami