On devrait quitter la maison pour quelques heures.
Sauf qu’en ce moment,
Les mots font à leur tête.
C’est parce que,
En raison d’obligations,
On n’a pas l’entièreté du temps
Dont on aimerait toujours disposer à notre guise.
C’est parce que,
Également,
Il n’y a pas que les mots...
... pas que les mots,
Ni non plus l’envie
Qu’il n’y ait que les mots.
Mais il y a les mots
Et mots qui,
Comme en ce moment,
Nous donnent du trouble
Parce qu’on est un peu pressé
Et que les mots
N’apprécient guère
Quand on les presse,
Quand on les bouscule,
Quand on leur faire dire
Ce qu’eux
Ne sont pas prêts ou disposés à dire.
Dans ce temps-là, on n’a pas le choix :
Il faut attendre
Comme on attend
Que les fruits,
Que les légumes
Soient mûrs pour les cueillir.
On charrie quand même un peu ici,
Car il arrive
Qu’on bouscule les mots
Sinon, on n’écrirait jamais.
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Il est près de quinze heures et en dépit des prévisions,
Tout indique qu’il ne pleuvra pas.
La tête penchée vers l’avant,
On se rend compte qu’on s’était assoupi.
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Les mots,
Il a donc fallu les brasser un peu,
Les contraindre à sortir de leur torpeur,
Moins les écouter et davantage les obliger à s’échouer.
Il y a aussi
Qu’on s’interroge.
Les mots,
Oui, on tape, on relit, on corrige, on met en ligne.
Mais les mots,
Souvent c’est : pourquoi?
Ils nous procurent du plaisir,
C’est indéniable.
On se pose, souvent depuis quelques jours, la question :
En somme, les mots, on arrête?
On sait toutefois,
Après avoir abandonné,
Après avoir cessé d’écrire,
Qu’on ne tiendra pas longtemps,
Qu’on trouvera bien une raison
Pour écrire, pour taper.
Mais les mots,
Nos mots,
Ne nous nourrissent pas,
Ni non plus ne nourrissent qui que ce soit.
Hier soir,
On s’est sérieusement posé la question.
Ce matin,
On n’y a pas vraiment repensé.
La journée a progressé
Et on s’est posé une autre question :
Que fait-on :
On y va ou pas à Sainte-Claire?
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Il devait pleuvoir,
Mais il n’a pas plu
Et il ne devrait pas pleuvoir au cours de la soirée.
Finalement, on n’ira pas à Sainte-Claire
Nadagami