Dans Ville-Marie,
Ouf!
Mais pas que là,
Car aussi un peu partout
Ouf! que fait le souffle tant c’est beau.
Mais en particulier dans le rang Ville-Marie,
Qu’on remonte le chemin
Vers le lac Crève-Faim
Ou qu’on revienne
Vers le village.
Tout bourgeonne.
La grisaille des arbres défeuillés
Se fait avaler
Par les couleurs des branches
Qui se feuillent de nouveau,
Comme si étaient imbibées de sang rosé
Les feuilles expulsées des bourgeons
Et qui s’ouvrent tout en redonnant une rondeur définie
À la ramée renaissante de chaque feuillu.
Et alors qu’on va
Dans Ville-Marie en suivant la route
Se transforme notre voiture
En embarcation à moteur
Montant et redescendant les imposantes ondulations arrondies
D’une mer forte soudainement changée en collines
Et qui avec le temps
S’est recouverte d’une forêt de feuillus et de conifères.
Débordante est cette étendue d’arbres
Du mouvement
Que génère le retour de la chaleur printanière
Qui pare le couvert forestier
De fugaces coloris juvéniles
Qu’on voit aujourd’hui
Mais qui déjà ne seront qu’images du passé demain.
En plus ce matin,
Un peu partout,
On a droit à des foisonnements
D’envolées
D’hirondelles bicolores
Qui montent vers le ciel,
Se croisent avant de replonger
Pour aussi vite changer de direction
Tout en multipliant les acrobaties aériennes.
En même temps,
Au loin s’amenuise la bande ensoleillée
Qui sépare les sommets des Laurentides des nuages.
Tantôt, on le devine, il pleuvra.
nadagami