Une tâche jamais effectuée auparavant,
On est alors envahi par cette idée de vouloir finir
Avant même d’avoir commencé.
On devient alors subitement inquiet.
On s’imagine être incapable de bien faire.
On panique.
On craint le désastre.
Mais quel désastre?
Celui de ne pas réussir du premier coup.
Ce qui, je le reconnais, n’arrive que très rarement
Et l’inverse, presque tout le temps.
Le soleil chauffe.
La lune, où elle est?
On ne sait trop.
Les étoiles?
En ce moment,
On n’en voit qu’une,
La bizarre,
Celle qui,
Au contraire de toutes les autres,
Disparaît toujours
Avant la tombée de la nuit.
Et quand de nouveau
L’étoile de jour se pointe au petit matin,
Toutes les autres étoiles s’éteignent.
En somme,
Quand notre étoile se lève,
Toutes les autres
Perdent leur scintillement dans le bleu du ciel.
Quant à la lune,
Elle est toujours dans la lune.
Tellement,
Que parfois
Elle disparaît
Sans laisser la moindre trace.
Ou encore,
Celle qu’on appelle astre de nuit,
De soudain
Briller
De sa lumière blafarde
En plein jour.
Et nous?
Bien,
Il nous arrive d’être dans la lune,
Et comme elle,
De réfléchir.
Hon!
Parfois,
Trop.
En d’autres occasions,
Moins.
Vraiment moins.
Un peu comme un soleil qui se cache,
Qui devient moins brillant
Surtout lorsqu’on est confronté à quelque chose de nouveau,
Et qu’on panique.
Pourquoi?
Parce qu’on n’a pas le droit
À l’échec.
Pourquoi?
Ché-tu?
En fait,
Oui je sais.
C’est parce qu’on doit tout savoir,
Tout maîtriser du premier coup.
Et là,
C’est le mont du Midi à gravir en dix minutes
Alors
Qu’on est encore étendu dans le lit.
Toute cette pression devient
À un moment donné si intense
Qu’on paralyse,
Qu’on ne fait plus rien.
Tout cela à cause d’un besoin maladif
D’être le point de mire,
D’être celui qui possède la vérité,
D’être le modèle parmi tous les modèles,
D’être le meilleur dans tout,
D’être en raison de la reconnaissance des autres.
C’est l’éducation que j’ai reçue.
Mais j’ai tellement voulu devenir
Ce que les autres voulaient que je sois
Que jamais jusqu’à ce jour je n’ai pu devenir ce que je suis.
J’ignore où mes mots vont me mener.
J’ai même un peu peur de les suivre.
Mais il le faudra.
Je suis tanné de paniquer pour un rien.
Nadagami