Le soleil itou l’est même si le jour a réussi à semer la nuit.
Une couronne de nuages refuse de se séparer
De la cime des montagnes,
Empêchant ainsi le soleil de projeter directement sa lumière au loin.
Le vent, bien qu’absent, je l’entends souffler dans ma tête.
Je l’entends souffler et
À l’oreille il me souffle :
La vie est violence,
Donc violente est la vie.
Violente et
Parfois même très violence.
Un jour, et ce jour est l’aujourd’hui qui succède au hier,
Je suis parti.
Je suis parti,
Entraîné par le temps.
Il le fallait.
On part toujours,
Parce que toujours le temps nous entraîne.
On ne s’en rend pas toujours compte.
Mais pour partir,
Il a fallu que la vie soit violente, violence.
Sinon, je ne serais pas parti.
La vie est violence, violente et c’est essentiel.
Le temps, accroché à la vie violente et violence, m’entraîne.
Le temps me succède.
Le temps me précède.
Et je décède.
Mais je renais,
Sans cesse.
Mais pour renaître,
Il faut mourir avant.
Je suis parti en compagnie du temps
Qui m’emporte,
M’oblige à passer par la porte
Et ensuite, son invisibilité me transporte.
L’été, de cette année, tantôt mourra.
Puis, l’été reviendra.
Sauf que la vie, violente et violence,
Nous débarrassera de l’été, nous en éloignera, le repoussera.
Mais après
La noirceur du froid et la froidure du noir,
L’été renaîtra.
Différent, oui. Mais, on le reconnaîtra.
Et l’été renaîtra
Parce que la vie n’est pas que violence et violente.
Elle n’est pas que ça.
Mais elle est aussi ça.
nadagami