Parlure silencieuse

Rouge, orange, jaune.
Les feuillus à sucre jaune-orange-rougissent.
On est un peu mêlé :
C’est l’été, le vrai, mais en plein milieu du mois de septembre.
 
Hier, il a fallu arroser les haies.
On dirait qu’on est en juillet.
Mais on n’est pas en juillet.
Les feuilles des érables ont commencé à recouvrir le sol.
 
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J’ai peu à dire.
Peu.
Comme s’il fallait que parle le silence.
Un coup d’oeil à gauche,
 
Un coup d’oeil à droite,
En plus de ne pas l’entendre,
Le silence,
On ne le voit pas.
 
Mais il veut parler,
Se faire voir.
Un grésillement au loin.
Une voiture passe devant la maison.
 
C’était de mon silence dont il était question.
Ah!
Je me tais.
Pas un mot.
 
Les mots tombent sur la feuille,
Comme la nuit sur le jour.
Mais la feuille reste
Ainsi que les mots.
 
Que serait la nuit sans le jour et
Que serait le jour sans la nuit?
Pour être un il faut être deux
Car si on n’est pas deux on ne peut être un.
 
Ma langue use des deux genres :
Le masculin et
Le féminin.
Je pense comme je parle.
 
 
nadagami