Si je reviendrai?
Impossible.
On part tout le temps.
On bouge sans arrêt.
Ce qui est
N’est déjà plus.
Rien n’est éternel
À l’exception de l’absence d’éternité.
Et on revient une fois de plus à l’incontournable dualité
Dont la durée est éternellement mortelle,
Durée qui, voilà, l’éternité, la voit là où la voix est voie.
Dehors, le temps qu’il fait?
Impossible de le dire, les stores sont baissés.
Il fait sombre dans la maison.
Le frigo s’en tape.
Les dernières nouvelles?
Toujours les mêmes :
Dernières.
Et dernières nouvelles qui font la une.
Les derniers seront les premiers.
Les dernières nouvelles,
Pour être nouvelles, premières lues, doivent être dernières.
Dernières pour être premières.
Là où les deux rives se rapprochent
Où je me suis rendu hier.
En bas, du haut de la terrasse, le fleuve,
Là où les deux rives se rapprochent.
Entre les deux,
Le courant.
Deux.
Deux pour être courant.
Pour être éternité,
Il faut être mortalité.
Rien n’existe
Sans son contraire.
Même le contraire
Qui exige
Un contraire
Sans contraire.
Je te l’ai dit dès le début
Que
Je suis parti
Sans possibilité de retour bien que je sois toujours là.
nadagami