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C'est ce que j'aime le plus d'Internet.
« Pas pantoute! » : c'est français, c'est correct?
Grâce à Internet, on fait une recherche et très vite on obtient une réponse. En plus, on a accès à diverses sources d'information qui nous permettent, entre autres choses, de découvrir l'origine d'un mot ou d'une expression. Et « pas pantoute », c'est correct, c'est à nous, ça nous appartient à nous les francophones du Québec, du Canada.
Parce que, hein, quand j'étais beaucoup plus jeune, on était, face à notre langue, tenu dans l'ignorance en plus d'avoir la conviction que notre français était du mauvais français.
Étant donné que très souvent nos mots en usage à l'oral étaient absents dans les dictionnaires français, de France, cette absence donc dans les ouvrages de référence nous portait à croire que nous parlions mal, que notre français était du mauvais français. Cette situation découlait d'une consultation limitée à des dictionnaires « français », à des dictionnaires rédigés et imprimés en France, et enfin à des dictionnaires dont le contenu reflétait le français en usage en France. À tout cela s'ajoutait aussi que, du temps de mes études primaires et secondaires, il n'y avait pour ainsi dire de bon français que celui qui était en usage en France.
Et comme beaucoup de nos mots ne se retrouvaient pas dans les dictionnaires français qui servaient d'ouvrages de référence ici même au Québec, il nous était alors interdit d'utiliser ces mots qui étaient les nôtres puisque ceux-ci représentaient une forme fautive.
Aujourd'hui toutefois, dans les dictionnaires français on retrouve de plus en plus des mots qui sont surtout, et parfois même seulement, en usage au Québec, comme « pantoute » . Mais avant? Pas pantoute.
De plus, grâce à Internet, il est maintenant possible d'avoir accès à des ouvrages qui nous permettent de comprendre que le français au Québec a évolué différemment du français en usage en France et ailleurs dans la francophonie.
Toujours est-il que lorsqu'on ne veut pas pantoute, il est alors inutile d'insister puisque cela implique qu'on ne veut pas et en plus, « pas du tout » , l'usage ici de pantoute ayant comme objet le renforcement d'une négation.
Daniel Verret