On parle et soudain, suite à un constat qui nous enchante, ça nous sort de la bouche de même : - Ouin! c'est pas pire pantoute. Double négation : 1) pas pire : pas plus mauvais; 2) pantoute : pas du tout. Ce n'est pas plus mauvais et pas du tout : c'est pas pire pantoute. Emploi donc d'une double négation pour en arriver à une appréciation positive ou favorable. -- -- Par contre, dans pas pire (ex.: ce n'est pas pire ce que tu as fait), il y a : 1) ne... pas; 2) pire (plus mauvais). Ici, il y a emploi d'une négation (ne... pas) pour atténuer l'aspect négatif qui se dégage de « pire » (plus mauvais). -- -- Donc : 1) (ne...) pas; 2) pire; 3) pantoute, c'est l'addition de : - 3 éléments négatifs. Par contre, il en découle en bout de ligne une idée d'encouragement, de renforcement positif. Exemple : - « Ouin! elle n'est pas pire la première photo, pas pire pantoute même. » Il y a encouragement, renforcement positif suite à la prise de la première photo, première photo qui sera suivie d'une seconde, d'une troisième, d'une quatrième et enfin d'une cinquième photo. Ensuite en regardant les photos, on découvre une progression suscitée par une impulsion dont l'origine s'explique par une appréciation favorable construite à partir de trois négations. |
Donc, l'intention rattachée à l'expression « pas pire pantoute» est bonne étant donné qu'elle suscite un élan, un mouvement. Mais il n'empêche que l'emploi d'un triple renforcement négatif pour en arriver à du positif, c'est lourd et tordu comme procédé. À cela s'ajoute aussi le fait qu'il est sous-entendu que l'impulsion première qui a déclenché la prise de photos repose sur une intention imposée qui serait au préalable « pire/plus mauvaise » .
Enfin, il me semble qu'il aurait été moins compliqué, plus direct, plus honnête et par conséquent, moins alambiqué de dire :
- C'est bien.
Daniel verret
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Ajout
C'est l'emploi du comparatif « pire » qui me cause du souci : pourquoi pire et non pas mauvais ou mal? Dans l'expression « pas pire pantoute », il y a accentuation de l'idée de ce qui est mauvais car « pire » signifie « plus mauvais » ou « plus pénible » . Et l'emploi du comparatif « pire » amplifie encore une fois l'aspect négatif de l'expression qui finalement, et au contraire de ce qu'on s'attend, aboutit à une appréciation positive. C'est cette amplification dépréciative démesurée que suggère l'usage de signifiants négatifs afin d'en arriver à un résultat contraire qui me déconcerte.
Dv