Les flocons tourbillonnants
À la douceur de l’élan
D’une brise légère.
Passe le temps,
Tombe la neige.
Depuis hier,
S’arrêtent aussi
Sur les branches des épinettes
Les flocons
Dont la blancheur et l’accumulation
Accentuent
L’étagement du branchage
De ces conifères
Devenus pleureurs
Sous le poids de la neige tombée.
Passe le temps,
Tombe la neige.
Une fois de plus
Est disparue,
Derrière le mur de grisaille blanche
Suspendu entre ciel et terre,
La lignée de monts qui au sud borde le village
Alors qu’entre nous et ce mur
Tout est si blanc neige au sol,
Si gris bouillard de flocons en chute libre,
Si mouvement descendant,
Si douce la température sous la neige tombante.
Passe le temps,
Tombe la neige.
De la rue
Monte le bruissement étouffé
Des roues des véhicules
Sur la chaussée enneigée
Auquel se mêle le vrombissement inaccoutumé
Du moteur des motoneiges qui circulent sur la rue Principale.
Ici et bien entendu là,
On pellette,
Souffle,
Gratte,
Salue un voisin,
S’arrête et s’appuie quelques instants sur un manche de pelle,
Regarde la neige tombée,
Grimace au passage de la charrue.
Passe le temps,
Tombe la neige tombe.
Gris blanc est le ciel
Et douce, la température.
nadagami