De plus en plus,
Et de plus en plus encore
Tombent les flocons.
J’ignorais
L’étendue de mon ignorance
Jusqu’à ce que je me sente capable
De saisir la totalité de l’infini.
(Oui, oui,
Je suis parvenu à saisir
La totalité de l’infini.
Le truc consiste simplement à se laisser saisir par lui.)
J’ai alors compris
À quel point
Était démesurément grande
Mon ignorance.
Mais en même temps,
Mon ignorance de se transformer
En connaissance
Puisqu’une fois saisi par ce que je saisissais,
L’étendue de mon ignorance
A alors correspondu
À la totalité de l’infini
Moins ce que je possédais déjà,
C’est-à-dire pas grand-chose.
Sauf que grâce à cet infini du vide de ma connaissance,
J’ai pu rejoindre celui plein
De la matière.
Entéka.
Dehors,
Il neige.
Encore.
Et encore elle tombe,
La neige.
Bin oui,
La neige tombe.
Il y a des jours comme cela,
Comme ceux au cours desquels il neige,
Neige, neige et neige
De la neige.
Tiens!
Le temps d’écrire qu’il neige
Et voilà qu’il ne neige plus.
L’horloge à pile de la cuisine fait tic-tac.
Nadagami