Qui fuit des hauts,
Qui descend folle comme un traîneau,
Qui dévale en mugissant entre les rives des ruisseaux.
En haut,
La neige devenue flots
S’arrache du sol et suit les cours d’eau
Que les pentes poussent vers les routes hier des canots.
Ô
Montagnes en eau,
Qu’un matin brumeux cercle de bandeaux
De blancheurs vaporeuses et que quittera la froidure betôt.
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Dans les bas, dans le boutte de Saint-Gervais,
Pas chaud chaud ce matin.
Surtout à la station-service où, en plein champ,
Rien ne freine le nordet.
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Le soleil parvient non sans peine à se faufiler à travers les nuages.
Le bleu du ciel se fait rare au contraire de la brume qui s’accroche.
Depuis ce matin, rien du paysage n’a vraiment changé.
Les branches immobiles des arbres témoignent du calme des environs.
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Que dire,
Que faire,
Que penser,
Tout cela sans enlever mes souliers?
Trop tard, je ne les ai plus aux pieds.
Mais d’être déchaussé ne m’empêche pas de penser comme un pied.
D’un autre côté, il faut bien que tout repose sur quelque chose,
Car que serait la Terre si elle ne reposait sur rien?
Penser comme un pied.
Croire que la Terre repose sur un pied.
Il fut un temps, oui.
Mais aujourd’hui, les pieds servent à autre chose.
Mais un pied qui ne marche pas est-il vraiment un pied?
Bonne question mais, on passe à un autre commentaire.
Voilà, voilà, voilà :
J’épie un pied.
L’épi d’un pied l’épie.
J’épie un pied d’épi.
Hé p’is, Djépi, ça va-ti?
C’était moi le pied qui jadis soutenait la Terre.
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Toujours accrochée à la cime des montagnes,
La brume refuse obstinément de s’élever.
Le soleil de son côté peine encore à percer.
Mais depuis hier soir, la chaleur enfin parvient à s’imposer.
Dans les bas, c’est plus frette.
Le vent nordet souffle chargé d’humidité et
De la froidure qui s’échappe des eaux du fleuve.
Le printemps est long près du Saint-Laurent.
nadagami