Bien que je sois toujours sous l’emprise
De mon itératif refus
De tout abandonner,
Il ne m’en aurait cependant pas fallu
Beaucoup plus
Pour que j’abandonne,
Surtout que sans manifester
La moindre intention contraire
Je persistais
Tout en étant
Sous l’emprise
De l’ignorance
La plus totale
Quant à l’objet instigateur
De cet inutile questionnement.
Faque,
Il m’arrive de taper
Tout en tentant
D’exprimer
Que ce que je vois
N’est que l’invisibilité d’un mur
Qui se dresse
Et au travers de laquelle je tente de passer.
Voilà!
Voilà!
Me voilà
Et te vois là!
J’avance
Et refuse de reculer.
J’avance.
On s’assoit?
Je tape,
M’échappe,
Reviens,
Reprends.
Je n’en peux plus,
Perds quelque peu patience,
Continue malgré tout de taper
Avant que l’envie
De tout abandonner
Ressurgisse
Et que je sois emporté
Par le courant que génère le vide.
Tape,
Tape,
Dehors,
Le soleil qui,
Dans un ciel tout bleu,
Au-dessus de la lignée appalachienne verte et gris foncé,
Échappe sa lumière qui s’échoue partout
Accompagnée qu’elle est de l’invisibilité
Du souffle du vent
Qu’on devine
Très fort
Parce qu’il souffle en sivousplait.
Quant à moi, je n’ai rien à écrire.
Pour cette raison, je déraille.
Qu’importe!
Je tape et m’en tape.
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Il faut encore chauffer la maison.
La cave reste froide.
L’humidité monte dans la maison.
Si on ne chauffe pas, on gèle.
Alors, on chauffe
Pour ne pas geler.
Et je tape
Pour éviter de me prendre pour un banc de neige
Qui se transforme,
Qui fond,
Qui se désagrège,
Qui disparaît.
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Au loin,
Les bleus purs et froids
Du ciel et des Laurentides
Comme jamais je ne les ai vus par le passé.
Nadagami