Débordant de frénésie, j’efface.
Je me reprends et tape à nouveau.
Cette fois-ci par contre, je m’efface.
Peut-on dire
« On peut? »
Pour dire
« Peut-on? » ?
Très haute dans le ciel dégagé de ce matin,
Brillante,
Étincelante,
Vénus.
Non mais sérieusement,
Surtout que c'est ma frénésie qui veut savoir,
On peut
Ou ne peut-on pas?
Je tape.
Tombe fine la neige.
Le ciel bleu n’est plus;
Les montagnes non plus.
Fine poussière d’eau gelée pulvérisée qui tombe.
Il neige.
Le soleil, sur l’heure du dîner, a failli percer
Avant que vite le couvert nuageux ne se raffermisse.
Mais trêve de tergiversations,
On peut dire ou encore, peut-on dire,
Tout en conservant le même sens,
« On peut? » plutôt que « Peut-on? » ?
Il semblerait que oui et non puisque :
« Peu ont répondu non à « Peut-on? » et beaucoup oui à « On peut? »
Et, au contraire de ceux qui avant de choisir « On peut? » ont peu dit, Ceux qui ont choisi « Peut-on? » ont peu dit à la suite de leur choix.
Il neige encore.
Combien de flocons tombera-t-il?
Je l’ignore.
On peut les compter?
Oui,
On peut.
Mais
Peut-on vraiment?
nadagami