Aujourd’hui, ce matin, se couvre le ciel.
Demain?
J’eul sé-ti le temps qu’il fera demain?
Nenon mais tsé! On n’est pas demain.
On est là, on est maintenant.
Pas hier, pas demain.
On est présentement où je cherche à aller si souvent : là!
- -- -
Té-tu là?
Oui.
J’te vois pas.
Cé parce que toué té pas là!
- -- -
Un jour, alors que quoi, peut-être que oui, peut-être que non...
Est-ce important de savoir où on va à moins que ce ne soit par là?
En tout cas, il faisait très superbement beau ce jour-là,
Je m’en souviens car je traînais mon parapluie.
Pourquoi je traînais mon parapluie?
Parce qu’en fait c’était mon parapluie qui me traînait.
Faut le comprendre.
Un parapluie va toujours dehors quand il pleut.
Et le mien, bin il voulait savoir c’était quoi une journée ensoleillée.
Tsé, passer ses journées dans une garde-robe
À attendre la pluie pour sortir,
Il n’y a rien de drôle là-dedans.
Faqu’un jour, mon parapluie, alors que dehors il faisait,
Oui alors qu’il faisait, dehors, comment dirais-je...
Eee... tout simplement beau,
Bin mon parapluie m’a sauté dessus pour que je le sorte dehors.
Il voulait être à l’extérieur pour savoir c’était quoi
Passer une journée sous le soleil.
Faque je l’ai amené dehors et
On est allé marcher ensemble.
Le monde me regardait de travers.
Tsé quand le monde trouve que té bizarre,
Que les gens te regardent sans vraiment te regarder,
Qu’il y a quelque chose qui fuit dans leurs yeux,
Bin, le monde me regardait de même.
Mais mon parapluie lui s’en sacrait.
Il était de bonne humeur.
Imagine!
C’était la première fois qu’il voyait le soleil.
Aille non mais tsé!
Pis là, tout à coup, mon parapluie de me demander
De l’ouvrir.
Hein!
C’est ce que je lui ai tout d’abord répondu.
Ensuite, j’ai dit :
De que cé?
Aille! J’voulais pas pantoute.
Déjà que je marchais dans la rue en tenant mon parapluie,
C’était assez pour passer pour un peu troublé.
Mais là, mon parapluie s’est mis à faire le débile.
Il me tirait par le bras.
Oui! Oui!
Il montait, il desdendait, allait à gauche, à droite,
Dans tous les sens.
Puis, je me suis retrouvé étendu sur le gazon d’une propriété.
J’étais incapable de lâcher mon parapluie, ni non plus de me lever.
J’avais les doigts barrés, incapable que j’étais de les ouvrir.
Et là mon parapluie de se mettre à me tirer par en avant.
Je ne touchais quasiment pas à terre.
Et mon parapluie de me tirer
Alors que je ne parvenais pas à le suivre
En marchant ni même en courant tant il me tirait fort.
J’aimais pas ça.
Faque j’ai pas eu le choix.
Pour le calmer, pour que mon parapluie arrête de faire le cave,
Je l’ai ouvert.
Bin vous savez pas quoi?
Une fois ouvert, mon parapluie s’est sur le champ transformé.
Ouin, drette-là!
Une fois fois ouvert, mon parapluie est devenu un parasol.
nadagami