Pour oublier
Que ma langue
Est souffreteuse.
Bientôt,
On ne la parlera plus.
Mais qu’a-t-elle de si inconvenant
Pour être repoussée avec tant d’indélicatesse et d’indifférence?
Cette impression qui souvent nous tenaille
De toujours être du mauvais côté en raison de notre langue,
C’est tannant.
Mais il y a que sans elle nous serions sans ailes.
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Douceur printanière.
Fraîcheur matinale qu’on souhaiterait plus estivale.
En fait, on voudrait que chaque journée en soit une
De soleil complaisant, de chaleur apaisante, de brise rafraîchissante
Et que, en plus, ne viennent jamais à manquer
La nourriture,
L’eau,
La douceur de vivre.
C’est la paresse qui nous fait ainsi penser.
Que de temps à divaguer,
À ne pas savoir quoi dire,
À tenter d’oublier alors que rien n’est à oublier.
Et voilà que les secondes se remettent à passer,
Secondes qui deviendront minutes,
Ensuite heures,
Journées, semaines, mois, années et siècles
Pour finalement ressembler
À la baleine
Pour qui, depuis la hauteur de son âge, le temps
Ne passe plus.
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Mais moi,
Oui moi,
Pas toi,
Mais seulement moi,
Qui suis-je
Que je me refuse d’être?
Derrière chez nous,
Y’a une baleine tellement grosse que,
Pour que je puisse la voir la première fois,
Il m’a fallu être
À Saint-Charles-de-Bellechasse,
Et ce, même si je ne suis pas chasseur.
Pêcheur?
De baleine appalachienne, pêcheur, moi?
Ah!
Pourquoi pas?
Nadagami