La Rue qui passe devant est déserte.
Il fait chaud.
Les fenêtres sont ouvertes.
Puis tout à coup,
Voilà qu'une formation nuageuse enveloppe la cour.
Tout partout,
Les arbres apparaissent plus courts.
On ne voit plus les cimes.
Une fine bruine s’échappe du nuage.
J’ai l’impression d’être au fond d’un abîme.
Dans la maison, à l’étage,
Par les fenêtres ouvertes,
L’air froid chargé d’humidité se glisse.
Avant que la chaleur ne déserte,
Je m'empresse de fermer les fenêtres à coulisse.
Débarque tel un envahisseur le froid,
Sans se soucier de l’occupant déjà en place.
En moi, de ressentir l’effroi
D’une présence qui tantôt sera menace.
Sous le ciel gris et bas,
La température bascule.
Le temps soudain cesse de marquer le pas.
J’avance et recule.
Je suis submergé par une suite d’images
Qui m’amènent à me voir flottant
Entre deux vagues loin d’un rivage
Sans crainte toutefois d’un trop fort courant.
L’une des vagues, celle devant,
Soulève une eau chaude qui cherche à fuir;
L’autre, derrière, tout en s’élevant
Traîne une eau froide qui risque de m’engourdir.
Un faible courant m’emporte.
Ne sachant plus si je suis à l'intérieur ou dehors,
Il me semble entendre une voix qui m’exhorte
À ne faire aucun effort.
La crête de la vague d’eau chaude s’éloigne
Tandis que la vague d’eau froide me pousse vers le rivage.
Je m’abandonne et ainsi me soigne
Pour éviter la morosité que ramène l'automne dans ses bagages.
La vague d’eau froide se dissipe en mille lieux.
Bientôt, il ne restera que le vert des sapins et épinettes.
Sous le ciel gris, le temps est devenu pluvieux.
Tantôt, il nous faudra confronter le frette.
nadagami