Alors qu’en raison du froid le flocon renaît.
Se manifestant presque toujours regroupé,
Des autres il lui arrive quand même de se couper.
On l’observe alors qu’il plane
Et qu’il plonge pareil à un deltaplane.
Une fois sa chute complétée,
Le flocon se mêlera à sa multiplicité.
Parmi ses semblables,
Dont le retour est imparable,
Sa présence se perd dans une unicité
Face à laquelle seule la chaleur pourra ébranler l’invincibilité.
Mais alors que le flocon tombe,
Toujours il succombe
À son obligation
De suivre sa propre direction.
Ainsi s’accroche-t-il à la sinuosité de cette ligne,
Qui est la sienne, et qui, même si maligne,
Doit être suivie sur toute sa longueur
Avec tout ce que cette poursuite exige de rigueur.
Tantôt, on en a vu un,
Et un seul car on n’en a aperçu aucun
Autre tomber
Et, à l’envie de s’abandonner, succomber.
Et une fois le sol atteint, il a blanchi.
C’est alors que de sa mission, il s’est affranchi.
Maintenant loin des nuages gris,
Voilà que la terre enneigée lui offre un abri.
En ce moment, dehors, il fait très froid
Tandis que la durée du jour décroît.
Quant au flocon de tantôt, tombé il n’est plus le dernier,
Car voilà que, plus nombreux, d’autres flocons encore entiers
Plongent à leur tour et, à lui sur le sol, de se joindre
Tandis que la brise cherche à poindre.
Sur le sol, le flocon tombé en premier devient innombrable.
Quant à l’élan de l’hiver, il est imparable.
Nadagami