Dès le commencement
S’est désagrégé
Le désir engendré.
Mais étant donné que,
Quoique
C’était tard le soir
Et qu’il ne faut pas non plus à toutes nos envies surseoir,
On s’était abandonné sans retenue à la rêverie,
Cette activité nous avait conduit à d'étonnantes étourderies.
Par contre, dès le réveil le lendemain,
Déjà on sentait l’avoir moins en main.
Notre désir?
Un monde sans désir.
Mais pourquoi souhaiter un monde
Duquel la richesse on émonde?
Il n’empêche
Que moins on se dépêche
Plus vite on comprend
Ce qu’on entreprend.
Pour cette raison, un jour,
Du haut de notre tour,
Il nous a fallu à l’évidence nous rendre
Qu’à peu on devait s’attendre.
Mais toujours nos mots il y a
Ainsi que ceux auxquels voilà longtemps on se lia
Et dont on a parfois l’impression de se souvenir
Bien qu’on ne sache pas trop d’où ces mots peuvent venir.
Parce qu’il arrive que des mots naissent
Au bout de nos doigts où apparaissent
Des traces d’une temporalité
Qu’on justifie en la qualifiant d’originalité.
Mais ces mots semblent venir d’hier, d’un passé
Aspiré par un futur tantôt dépassé
Afin de mieux percevoir
Ce que le présent cherche, depuis hier jusqu’à demain, à entrevoir.
Nadagami