Des arbres effeuillés
Aux branches gonflées de la dernière neige tombée
Qui, sur le sol, s’étend en couvert informe aveuglant.
Que de blanc partout,
Mais nulle part jamais tout à fait blanc.
Quant à la masse nuageuse, elle n’a pas encore fini d’avaler
Les sommets montagneux et la forêt au repos.
Tout est si immobile,
Arrêté.
Il se peut toutefois qu’on se soit trompé.
Comment savoir?
Et si toujours on a été convaincu d’avoir raison
Alors qu’en réalité on était dans l’erreur,
Après avoir pris conscience de notre méprise,
Face à tout ce qui nous attend on ne peut que se sentir hésitant.
Dehors, encore, la neige :
Blanche;
Réfléchissante;
En des espaces définis, pelletée.
En même temps dans la maison,
Tombent sur la page les mots
Comme hier et avant-hier sont tombés sur le sol
Les flocons.
Le froid, de plus en plus pressant, toujours se glisse dans la maison.
Il nous faudra à nouveau chauffer.
Tantôt on ira à la cave.
En ce moment toutefois, on tape.
Par la suite, à un moment donné, quand on ne sait trop,
On relira, corrigera, reformulera après être descendu à la cave.
Mais là, présentement, il nous faut écrire
Même si c’est le silence qui nous habite.
Courent sur les touches nos doigts.
Accompagne ceux-ci
Un doute persistant qui sans cesse taraude notre conscience :
Écrire.
Nadagami