Clarté éblouissante pourchassant un couvert nuageux en fuite,
Coloration automnale des feuillages,
Ombres en mode expansion.
Asseoir,
Croire,
Surseoir,
Devoir.
Emporté par le courant de ce qu’on croit être un élan de la conscience,
On garde la tête hors de l’eau
En dépit d’une forte impression d’assujettissement inconscient :
Incapable de faire on avoue être lorsque tous le font.
Le fait de nous savoir
En mode d’extinction langagière
Nous bouleverse.
En pleine nuit, notre effondrement nous empêche de retrouver le sommeil.
Le fait aussi de nous savoir
Toujours de moins en moins, statistiquement parlant, nombreux
Et davantage uni-linguistiquement envahi,
Nous émeut et nous freine.
On préférerait ne jamais tenir un tel discours.
Sauf que,
Certains jours,
La déprime nous opprime.
Peut-être que si on vivait de nos mots
La crainte serait moins criante.
Il n’empêche que les données démographiques sont affligeantes.
Tout indique qu’on finira par être avalés.
Sauf qu’en ce qui nous concerne, on s’obstine.
Le nez dans nos dictionnaires,
On cherche
Tout en oubliant parfois ce que, au départ, on cherchait.
Assis au bout de la table de la cuisine,
On tape
Comme on respire :
Sans réfléchir, mais tout en sachant qu'il nous faut respirer.
Nadagami