Quatre cent quatre-vingt-douze

Reprendre le stylo abandonné,
Voilà plusieurs semaines,
Au milieu de la table,
Puis rangé dans le porte-crayons.

Parce que tout à coup...
Non!
En fait,
Graduellement la routine des mots est devenue source d'ennui.

Las,
On s'est éloigné de la table de travail,
Du cahier à brouillons,
Des touches du clavier.

Depuis?
L'été, quelque peu suspect, dysfonctionnel, chaud, s'est installé.
La cadence des travaux dans la cour nous a emporté.
Le vent d'ouest, depuis toujours dominant, a cessé de s'imposer.

Ailleurs?
La forêt brûle.
Paraît-il qu'il faudra nous habituer aux dérèglements climatiques.
" Papa! Maman! La rivière emporte la maison, l'auto, la cour... "

Que ce qui survient aujourd'hui,
Chez d'aucuns,
Soit ceux celles qui toujours savent,
Ne génère aucune surprise.

Nous, malgré tout?
Les fleurs, sauvages et cultivées;
Les arbres, arbustes et arbrisseaux;
La pelouse, le compost, les jardins potagers.

On continue même si...
En fait, il le faut.
Sous un ciel gris,
Les branches feuillues des érables s'agitent

Tandis que la brise légère
S'enfuit, aujourd'hui, vers l'est.
Le soleil roule sur le couvert nuageux.
Le stylo à bille a recommencé à dessiner des lettres.


​Nadagami