Ici et là des branches agitées par la brise inégale.
Se manifeste tout à coup notre conception de l’indicible magma temporel
Qui s’étend au-delà de la limite accessible à notre imagination :
Passé présent futur;
Toujours sous ce même ciel gris rapporté en première ligne;
Branches effeuillées frissonnantes;
Neige tombée et depuis, celle toujours accrochée aux toitures.
On a tant fui
Pour finalement découvrir
Que ce que hier on fuyait
Devient aujourd’hui notre point d’arrivée.
Il faut voir tomber la neige
Pour ensuite être en mesure de s’attaquer
À la description
De la neige qui tombe.
Mais à quoi servent les mots si ces derniers ne génèrent,
Chez autrui,
Aucun élan,
Ou encore qu’indifférence?
En aucun temps
On ne choisit qui ont est,
Sauf qu’on peut accepter, et tout autant refuser,
D’assumer les retombées successives à l’expression de notre personne.
Las de cette interminable fuite obligée,
Notre rationalité a capitulé et enfin accepté
D’être au diapason
De nos épanchements émotifs irrationnels
Parce que nos mains,
Nos doigts,
Notre regard,
Notre senti ficelés à notre âme
Tendent à rejoindre
Un point invisible,
Depuis toujours et à tout jamais existant,
Qui, en fait, n’est que notre nord magnétique attitré.
Nadagami