Et l’hiver qui s’annonce doux.
Mais bien que la température se tienne en bas de zéro,
On ne peut pas dire par contre qu’on se gèle les gueurlots.
Peu importe toutefois la saison, nos commérages
Continuent de s’échouer sur la page.
Aujourd’hui, frappe la mince couche de neige déjà au sol
La lumière du jour qui ensuite partout eurvole.
La journée trépasse.
Sur la page, les mots s’entassent.
On se sent maladroit
Comme si dans un mur on se dirigeait tout droit.
Dehors, autour,
Une lumière réfléchie tout en détours.
Les couleurs unies des surfaces planes s’atténuent,
La rue Principale s’est presque tue.
De violet et de rose
Alors qu’ils prennent la pause,
Les sommets montagneux
S’illuminent sous un ciel gris et nuageux.
Parfois une auto passe.
En même temps, nos mots nous entraînent dans une impasse.
On se sent tout de même bien,
Surtout quand on raboute une phrase comme il nous convient.
Quant à nos écrits, il arrive par contre
Qu’ils soient un lieu où certitudes et hésitations se rencontrent.
Cette situation découle du fait qu’on voudrait toujours
Écrire nos trente-six lignes en ligne drette, sans détour.
On comprend donc : aucun effort
Et toujours le premier mot du bord;
Nos doigts viennent à peine d’effleurer les touches
Qu’on s’imagine capable du premier coup de faire mouche.
La lumière du jour se retire,
Les gris et les bleus foncés s’attirent
En se mêlant pour ne faire qu’une
Couleur que cherchera à adoucir la blancheur de la lune.
Nadagami